Première application de taux négatifs en France
Dès le 1er octobre, la banque privée Lombard Odier appliquera une rémunération négative sur les dépôts de ses clients supérieurs à 1 M€ et ne disposant pas d’un mandat de gestion. Ce tabou brisé, d’autres banques devraient être incitées à suivre le mouvement. On relate des cas similaires en Allemagne et au Danemark, tandis qu’en Suisse la pratique est courante.
Ces taux négatifs ne sont que la répercussion des taux appliqués par la BCE sur les réserves des banques, mesure destinée à les encourager à prêter les liquidités plutôt qu’à les accumuler.
La BCE modifie sa facturation des dépôts
Lors de sa dernière réunion de politique monétaire, la Banque Centrale Européenne a mitigé le coût de sa politique en décidant de n’appliquer les taux négatifs qu’au-delà d’un seuil fixé à six fois les réserves obligatoires de chaque banque. L’objectif est d’éviter de pénaliser les banques qui font preuve de prudence dans leur gestion des réserves.
Mais ce dispositif ne s’applique qu’à la marge. Pour les dépôts excédentaires, les règles du jeu se durcissent : les dépôts au-delà du plafond d’exonérations seront désormais « taxés » à -0,50 % par an, contre -0,40 % auparavant… soit une hausse de 25 % de cette taxe !
L’application fractionnée peut alléger la charge des banques, n’ayez pas d’illusion : elles rechigneront toujours à accepter vos dépôts gratuitement !
Les OPCVM et obligations ne sont plus une solution
Les OPCVM monétaires, indexés sur l’Eonia ou l’Euribor, ont depuis longtemps une rémunération négative : ils ne vous sauveront pas. De même, les obligations et les titres courts tels que certificats de dépôt ont eux aussi une rémunération négative, depuis quelques années déjà.
La masse à replacer est considérable
La Banque de France publie régulièrement des statistiques sur l’épargne, les placements et les comptes nationaux, qui forment un état des lieux de la liquidité dans le système bancaire français. Observons le détail des dépôts des SNF (sociétés non financières), disponible ici.
D’après les données de septembre 2019, l’encours des dépôts à vue (liquidités sur compte courant) des sociétés non financières établies en France s’élève à 451 milliards d’euros, en hausse de 12 % sur un an glissant. Dans le même temps, les comptes et dépôts à terme ne représentent que 138 milliards d’euros, en très faible hausse (+1%) sur un an.
Autrement dit, les entreprises ont une masse de plus en plus importante de liquidités à placer mais rechignent à placer en compte à terme, probablement à cause des taux jugés peu attractifs.
C’est selon nous une grave erreur, et il sera trop tard lorsqu’elles le réaliseront. En effet, le marché des dépôts à terme ne pourra absorber toute cette liquidité : les premiers arrivés seront les premiers servis, et les retardataires sont condamnés à subir des taux négatifs.
Figez vos dépôts à 0% tant qu’il en est encore temps
Les dépôts à terme représentent la dernière solution pour échapper aux taux négatifs.
Ils permettent de figer une rémunération minimale (souvent 0 %, parfois quelques points de base) pendant quelques années. Ils ne sont pas bloqués car l’argent reste disponible avec un préavis de 32 ou 91 jours en général : dans le contexte actuel, il faut les considérer comme une protection gratuite plutôt qu’un produit de placement.
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