Lorsque vous choisissez des placements de trésorerie, vous êtes tôt ou tard confronté au rating, la notation financière des émetteurs.
Mais en connaissez-vous tous les détails ? Faisons le point !
Qu’est-ce que la notation (le rating) ?
La notation, ou le rating en anglais, est un avis donné par un analyste ou une agence spécialisée sur la solvabilité d’un émetteur de dette.
La note reflète donc la confiance de l’agence quant à la capacité de l’émetteur à payer les intérêts de sa dette et à rembourser le capital. Elle concerne tant les dettes obligataires que les dettes « bilantielles », dont font partie les comptes à terme (un compte à terme est un placement côté trésorier, mais une dette côté banque).
Toutes les entreprises sont-elles notées ?
Non, la notation est un processus volontaire des émetteurs. Ce sont les émetteurs qui achètent les services des agences de notation dans l’optique de mieux pouvoir vendre leur dette aux investisseurs. Ce service étant onéreux, seuls les émetteurs fréquents ou ceux pour qui le coût de financement représente un enjeu, se font noter.
Les trois principales agences de notation sont Standard&Poor’s, Moody’s et Fitch.
Les notes sont-elles uniformes parmi les analystes ?
Les notations sont en général très proches, mais chaque analyste ou agence garde sa propre méthode. L’étude des comptes ne représente qu’une partie du travail d’analyse, la vision prospective joue également un rôle important : la notation n’est pas une science exacte.
En revanche, les grilles de notations sont à peu près standardisées. Les notes varient de AAA (la plus sûre des notations, témoignant d’une solvabilité maximale) à D (émetteur en défaut).
La grille de notations long terme
Cette grille concerne principalement les émissions obligataires.
Attention : un même émetteur peut émettre différents types de titres de dette. Les dettes senior sont les plus communes, mais il existe aussi des titres sécurisés par des actifs (moins risqués, donc mieux notés) ou des titres subordonnés (plus risqués, moins bien notés).
Toutes les entreprises communiquent publiquement leur notation. À titre d’exemple, voici les notations long terme de quelques grands noms de la cote et leurs notations chez l’agence S&P.
- BNP Paribas : A
- Crédit Agricole SA: A+
- Natixis: A
- Groupe BPCE: A
- Renault: BBB
- Air Liquide: A-
(NB : Ces notations sont données à titre d’exemple, et sont valides au moment de la rédaction de cet article. Pour une information à jour, consultez les sites internet des émetteurs)
La grille de notations court terme
Les enjeux ne sont pas les mêmes à court terme et à long terme. Un émetteur disposant d’une trésorerie abondante mais faisant face à « mur de dette » d’ici 2 ans sera solvable sur le court terme mais plus risqué sur le long terme.
Pour les titres à court terme (NeuCP par exemple), les agences notent selon cette grille :
« Investment grade » et « Speculative grade » : une distinction capitale pour les gérants
La frontière entre BBB- et BB+ (ou Baa3 et Ba1 chez Moody’s) sert de limite à de nombreux gérants de fonds.
Les dettes notées BBB- ou mieux sont qualifiées d’investment grade (qualité d’investissement).
Les dettes notées BB+ ou moins bien sont qualifiées de speculative grade (qualité spéculative) ou, dans le jargon financier, de junk (poubelle).
En notation court terme, la frontière entre investment grade et speculative (ou prime et non-prime) se situe en-dessous de la note A3 (ou P3 / F3 selon les agences).
Bien évidemment, les dettes les plus spéculatives sont aussi celles qui portent les taux d’intérêt les plus élevés, tant à l’émission qu’en cours de vie de la dette.
Les notations comme guide pour fixer des limites d’engagement par contrepartie
Votre charte de trésorerie fixe probablement une exposition maximum par émetteur.
Ces limites sont souvent fixées en utilisant la notation : une charte de trésorerie pourra par exemple autoriser des expositions de :
- 50 M€ maximum pour les émetteurs notés AA ou mieux
- 25 M€ maximum pour les émetteurs notés A
- 10 M€ maximum pour les émetteurs notés BBB
- 0 M€ pour les émetteurs notés en-deçà ou non notés
(vous devez bien sûr adapter ces montants à vos encours de trésorerie).
La charte doit également prévoir des règles en cas de notation mixte (dit split rating : notes différentes chez deux agences) et préciser les conséquences d’une dégradation : faut-il céder les titres s’ils tombent dans la catégorie inférieure ? Les conserver jusqu’à leur échéance ? Les dégradations entraînent en général des flux massifs à la vente, ce qui rend les conditions d’exécution temporairement très défavorables.
La notation des comptes à terme chez Pandat
La plupart des comptes à terme proposés par Pandat sont émis par des banques de premier plan, notées en catégorie d’investissement.
Cependant, des opportunités plus confidentielles et plus rémunératrices peuvent aussi se présenter sur des émetteurs moins bien notés ou non notés.
Voici quelques raisons qui peuvent expliquer ces situations :
- L’émetteur est nouveau et n’a pas encore de notation
- L’émetteur est la filiale financière d’un grand groupe industriel non noté
- L’émetteur est la filiale française d’une banque étrangère, mais il n’y a pas de garantie explicite entre les deux entités
- L’émetteur émet très peu sur le marché, et préfère payer ponctuellement un surcoût aux investisseurs que de se faire noter
Dans tous ces cas, l’émetteur sera contraint d’offrir un rendement supplémentaire pour compenser les réticences des investisseurs face à un rating absent ou insuffisant… ce qui ouvre une opportunité : un investisseur qui réalise sa propre étude de risque disposera d’un avantage lui permettant d’obtenir de meilleurs rendements !
Que vous utilisiez les notations des agences ou vous réalisiez vos propres analyses, les conseillers Pandat vous fourniront toutes les informations qui vous faciliteront l’étude et la souscription des comptes à terme. N’hésitez pas à les solliciter !