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Qui succèdera à Mario Draghi à la tête de la BCE ?

Le mandat de Mario Draghi à la tête de la Banque Centrale Européenne s’achève en octobre 2019.
Le président de la BCE est choisi par les gouvernements de l’Union Européenne. Cette sélection prend une tournure politique particulière, mettant à la fois en jeu les passeports et les sensibilités monétaires de chacun des candidats.

Quatre des six membres du directoire laisseront leur place d’ici 2019

La transition a déjà commencé : le président n’est pas le seul à laisser son siège. Quatre des six postes de membre du directoire (comprenant le président, le vice-président et quatre autres membres) sont remis en jeu d’ici la fin 2019.
Début juin 2018, le Portugais Vitor Constâncio cèdera son fauteuil de vice-président à l’Espagnol Luis de Guindos. Ancien ministre de l’économie de Mario Rajoy, il fera pencher un peu plus la balance du côté « faucon » (favorable à une politique ferme et des taux élevés).

Qui pour succéder à Mario Draghi ?

Après le Néérlandais Wim Duisenberg, le Français Jean-Claude Trichet et l’Italien Mario Draghi, les simples critères de rotation des nationalités et d’équilibre Nord-Sud entre présidence et vice-présidence, favorisent l’Allemand Weidmann.
Nommé à la tête de la Bundesbank en 2011 suite à la démission de son prédécesseur en protestation contre le programme d’achat d’actifs par la BCE, il est le favori des sondages.
Weidmann a toujours plaidé pour une politique monétaire ferme. Soutenu par Angela Merkel, il n’a jamais caché ses divergences avec Mario Draghi, ce dernier ayant même résumé l’attitude de l’Allemand en trois mots : « nein zu allem » (non à tout).
Derrière lui, le challenger François Villeroy de Galhau est le candidat le plus probable si l’Union Européenne rechigne à nommer un Allemand… tout en acceptant d’offrir une nouvelle présidence française à l’institution !

La sortie des politiques exceptionnelles en ligne de mire

Mario Draghi a réussi à mettre fin à la spéculation sur les dettes souveraines européennes en développant de nouveaux outils destinés à entreprendre « whatever it takes » (« tout ce qu’il faudra ») pour sauver l’euro, puis soutenu la reprise en important le concept de Quantitative Easing (rachat massif de titres pour augmenter la liquidité et doper l’inflation).
La BCE devrait indiquer en juin ou en juillet comment elle entend réduire son programme de rachat d’actifs. Tout en naviguant dans l’incertitude (faiblesse de l’inflation, découplage monétaire avec les US, proximité de la fin du cycle d’expansion…), elle doit aussi préparer le marché à la politique sans doute plus ferme d’un conseil des gouverneurs reconfiguré.
Sans doute quoi faire renaître la volatilité sur les taux d’intérêts en zone euro !