Pour 75% des entreprises interrogées par le cabinet Mazars en 2016, le pilotage du cash est un enjeu croissant.
Et ce n’est pas prêt de changer : la fin programmée des conditions de financement très accommodantes rend la fonction trésorerie de plus en plus cruciale, tant pour les grands groupes que les PME.
Nous nous intéressons aujourd’hui aux prévisions de trésorerie et à leur contribution à un meilleur rendement des placements.
Pourquoi réaliser des prévisions de trésorerie ?
L’objectif principal des prévisions est d’indiquer si l’entreprise aura assez de cash pour faire face à ses échéances courantes (salaires, charges sociales…), financières (dette), ou de développement (investissements, acquisitions…), et de définir le moment où elle aura besoin de lever des fonds… ou de la trésorerie disponible à placer.
Les prévisions sont au service de la fonction finance… et bien au-delà
Les prévisions sont donc :
- un levier de sécurité financière : s’assurer que l’entreprise est correctement financée et ne sera pas à court de cash
- un levier de performance : pour bien placer sa trésorerie et obtenir de meilleurs rendements, il faut une visibilité, tant sur les montants que sur les échéances
Au-delà de cette optimisation purement financière, les prévisions contribuent également à assurer une gestion rigoureuse de l’entreprise, un développement cohérent avec ses ressources et une bonne circulation des informations.
De façon plus terre-à-terre, les prévisions permettent d’appréhender l’activité de l’entreprise au plus près du terrain, de façon plus concrète que par les budgets, et plus analytique que par la simple constatation des soldes bancaires.
Enfin, les prévisions améliorent la relation bancaire : rien de pire que de devoir négocier une ligne de crédit lorsque tout va mal !
Quel outil pour les prévisions de trésorerie ?
Il existe une multitude d’outils de prévisions de trésorerie sous forme de module au sein d’un logiciel intégré, ou sous forme d’outil dédié, en client lourd ou en SAAS… mais de nombreux trésoriers utilisent simplement… Excel !
Comment réaliser un plan de trésorerie ?
La logique générale est simple : il s’agit d’anticiper les encaissements et décaissements à venir pour en déduire le solde bancaire futur au sein d’un tableau nommé plan de trésorerie.
Pour réaliser ce plan de trésorerie, l’approche courante consiste à partir du budget, qui est souvent la principale source prospective disponible, et à transformer des données comptables en données « cash ».
Les encaissements
En comptabilité, une facture devient du chiffre d’affaires au moment où elle est émise. En trésorerie, c’est l’encaissement qui compte. Vous devez donc retraiter les budgets pour tenir compte de ces décalages, en utilisant les délais de paiement pratiqués par vos clients.
Pour tenir compte des spécificités de chaque unité d’affaires (business units) ou ligne de produits de l’entreprise vous pouvez éclater le CA en autant de sous-ensemble, chacun disposant de ses critères propres (tendance long terme, cyclicité, délais de paiement…).
Vous aurez ainsi une première vue de vos encaissements.
Les décaissements
Les décaissements sont en général plus simples à anticiper que les encaissements. Les salaires, les charges sociales, les impôts et taxes, les charges financières… sont assez prévisibles. Pour le reste des charges d’exploitation, l’entreprise a la main sur ses dates de paiement. La tâche n’est pas simple pour autant, mais elle est plus aisée que l’anticipation des revenus !
La trésorerie « financière »
Le trésorier doit enfin utiliser l’état des placements afin de pouvoir distinguer la trésorerie totale (la somme des disponibilités et des placements) de la trésorerie disponible, celle qui reste une fois tous les placements réalisés.
Ici, les échéances sont connues et prévisibles. Cette étape est celle qui apporte le moins de soucis !
Quelques conseils de plus pour l’établissement du budget de trésorerie
Ne négligez pas l’importance de la récolte d’informations auprès des fonctions extra-financières. Vous aurez à solliciter consolideurs et contrôle de gestion bien sûr, mais aussi achats, ventes, RH… L’occasion de jouer de curiosité et de relationnel pour mettre en place une bonne transmission des informations !
Dans l’exercice est prévisions, les dates sont tout aussi importantes que les montants ! Néanmoins, vous n’avez pas à chercher l’exactitude. Ne soyez pas perfectionniste !
Le budget de trésorerie est idéalement être établi au pas quotidien pour les mois les plus proches, et peut être d’autant plus flou que l’horizon est lointain.
Réconcilier les prévisions et le réalisé
Une fois le plan de trésorerie établi vient la seconde étape : la réconciliation entre prévision et réalisations.
De la même manière que le rapprochement bancaire consiste à réconcilier comptabilité et compte bancaire, la réconciliation des prévisions consiste à confronter périodiquement les prévisions à la réalité constatée sur les comptes.
Les écarts sont tout à fait normaux et il est impossible de « tomber juste » à chaque fois. Ces écarts sont la matière première qui sera utile pour ajuster les prévisions futures.
Par exemple, un encaissement majeur imprévu peut correspondre à :
- une vente non prévue, qui peut témoigner d’une mauvaise circulation des données dans l’entreprise ou d’un CA budgeté qui doit être réévalué à la hausse
- un encaissement plus tôt que prévu (client qui paye en avance) : il faut alors retoucher les prévisions futures afin ne pas la compter cet encaissement en double
- ou toute autre raison (dysfonctionnement du système d’encaissement, ristourne non appliquée au client…) qui nécessitera les corrections adaptées si l’enjeu est significatif.
La prévision de trésorerie n’est pas une science exacte. Ne perdez pas de vue votre objectif et gardez en tête les ordres de grandeur de chacun des flux afin de savoir s’ils nécessitent retouche ou pas. Réaliser une partie des prévisions « au jugé » fait aussi partie des qualités du trésorier !
Placer sa trésorerie d’entreprise plus efficacement grâce aux prévisions
Pour le trésorier qui recherche des meilleurs rendements sur ses placements, l’enjeu consistera à accroître la visibilité du cash.
Sans cette visibilité, le cash est contraint de rester disponible, limitant les choix du trésorier aux placements à très court terme, les moins rémunérateurs.
Pour augmenter la rémunération de sa trésorerie, il y a 2 principaux leviers :
- prendre davantage de risque
- allonger la durée des placements (accepter une moindre liquidité)
Sans prise de risque « marché » ou « crédit » supplémentaire, il est ainsi possible d’améliorer le rendement de ses placements grâce aux prévisions de trésorerie.
Pour conclure : allez chercher le meilleur placement !
Vous avez réalisé votre plan de trésorerie. Vous observez votre trésorerie prévisionnelle. Vous constatez que vous avez un volant de liquidité disponible sur une durée plus élevée que vous ne le pensiez.
C’est l’heure de la recherche des placements les plus adaptés !
Dans un précédent article, nous avons détaillé les placements les plus adaptés par maturité compte tenu de l’environnement de taux actuel.
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