L’année 2021 aura été celle du retour de l’inflation, mais aussi d’une forte hausse des actions et d’une résilience de l’immobilier de bureaux. À quoi s’attendre désormais pour l’an prochain ?
Banques centrales
Du côté des banques centrales, le programme de l’année 2022 est a priori déjà connu. En Europe, la BCE restera au chevet de l’économie, mais son plan de relance monétaire post-Covid (le fameux « PEPP ») prendra fin en mars. La banque centrale continuera cependant de racheter chaque mois des dettes d’États européens dans le cadre du « quantitative easing » réactivé depuis novembre 2019 (avant la crise du Covid-19). Le coup de frein monétaire sera plus fort aux États-Unis, où les achats mensuels de la Fed s’arrêteront totalement à la fin du premier trimestre. Les membres de la banque centrale américaine anticipent par ailleurs 3 hausses de taux directeurs en 2022 pour contrer l’inflation.
Macroéconomie
La politique des banques centrales restera soumise au contexte sanitaire, qui restera sans nul doute l’un des fils rouges de l’année à venir. Une autre variable à prendre en compte sera l’inflation : une surchauffe pourrait amener les grandes banques centrales à monter leurs taux plus rapidement que prévu, comme cela s’observe déjà en Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque) et dans certains pays émergents (Brésil par exemple). Enfin, la situation en Chine restera surveillée de près : au cours des derniers mois, les signaux d’alerte se sont multipliés sur l’activité immobilière du pays (difficultés d’Evergrande et d’autres promoteurs immobiliers). Toutefois, le gouvernement chinois est mobilisé pour empêcher la survenue d’une crise. Surtout, les connexions entre le système financier chinois et occidental restent faibles, ce qui limite le risque de propagation.
Marchés obligataires
Les politiques monétaires plus restrictives de la part des banques centrales devraient faire remonter les rendements obligataires, tout particulièrement aux États-Unis où une hausse des taux d’emprunt d’État paraîtrait logique. En Europe, ce phénomène s’annonce moins marqué du fait que la BCE continuera d’acheter d’importants montants de dettes souveraines. On notera que ce contexte de remontée des taux s’avère défavorable aux placements obligataires (OPCVM) du fait que la hausse des taux de marché provoquerait par nature une baisse de la valeur des anciens titres obligataires en circulation, et donc des performances négatives sur ces fonds.
Marchés actions
Les marchés actions abordent l’année 2022 sur des niveaux élevés. En France, le CAC 40 a dépassé en 2021 son record de l’année 2000. Aux États-Unis, les indices boursiers ont cette année encore dépassé de nouveaux plus hauts historiques. Le bon parcours des marchés actions est dû à la reprise économique, mais aussi au soutien des banques centrales et aux faibles rendements des marchés obligataires, qui rendent les marchés actions comparativement plus attractifs. Pour autant, de forts écarts de valorisation existent entre les différents secteurs. Certaines valeurs technologiques américaines s’échangent sur des niveaux très élevés par rapport à leurs profits, tandis que les valeurs jugées « cycliques » (banques, industrie, automobile) restent sur des ratios de valorisation souvent très bas, notamment en Europe. Les marchés actions pourront donc toujours receler des opportunités en 2022, en particulier si la situation sanitaire se normalise en cours d’année.
Marché immobilier
Les prix de l’immobilier résidentiel ont fortement progressé en 2021 dans la plupart des pays occidentaux. En France, la demande s’est concentrée sur les biens spacieux périurbains ou situés dans les grandes villes de province. L’effet Covid et le maintien de taux de crédit très bas n’y sont pas étrangers. L’immobilier parisien reste en revanche sur une tendance stable, voire légèrement baissière1. En ce qui concerne l’immobilier de bureaux, la tendance est également stable : le segment s’illustre par sa très bonne résilience malgré la généralisation du télétravail et une demande de locaux professionnels toujours anormalement faible sur les trois premiers trimestres de l’année2.
L’an prochain, l’amélioration de la situation sanitaire pourrait entraîner un effet de rattrapage sur l’immobilier de bureaux. En l’absence de ce scénario, ce segment de marché a démontré qu’il reste en mesure d’offrir des rendements toujours attractifs quel que soit l’évolution de l’épidémie de Covid-19.
1 Source : MeilleursAgents
2 Source : GIE Immostat