Pour placer leur trésorerie en tenant compte de critères éthiques, les entreprises peuvent se tourner vers l’immobilier. La « pierre-papier » permet d’investir dans des biens respectueux de l’environnement, mais aussi dans des établissements de santé ou d’éducation. Tour d’horizon.
Les SCPI sont généralement associées à l’image d’investissements traditionnels dans des immeubles de bureaux ou des murs de commerces situés au cœur des grandes villes. Leur périmètre peut pourtant s’avérer bien plus large. Un nombre grandissant de SCPI offrent ainsi des rendements attractifs (4 à 5% par an), tout en adoptant une approche d’investissement responsable.
L’immobilier « vert », un enjeu pris à bras-le-corps
Depuis une dizaine d’années, le secteur immobilier a opéré une impressionnante mutation pour s’inscrire dans une démarche de développement durable. On ne peut que s’en réjouir lorsque l’on sait à quel point ce secteur peut jouer un rôle majeur dans la transition énergétique. La consommation des bâtiments (chauffage et éclairage notamment) constitue en effet l’une des principales sources de gaspillage des ressources naturelles. Heureusement, la mise en valeur des bâtiments à faible consommation d’énergie (par exemple grâce au label « Haute qualité environnementale ») et la rénovation de bâtiments anciens permettent de lutter contre ce problème.
Les SCPI sont ainsi de plus en plus nombreuses à intégrer des critères environnementaux dans leurs choix d’investissements. En France, la société Perial AM se distingue en la matière avec sa SCPI « PFO2 ». Celle-ci adopte un principe simple : mettre en œuvre une gestion immobilière « verte » en améliorant, année après année, les performances environnementales de son parc immobilier (neuf et ancien) constitué à 90% de bureaux. Résultats concluants : PFO2 s’avère être le seul fonds immobilier français présent dans le top 5 des fonds verts en Europe. Pour les investisseurs, l’intérêt est double : opter pour un placement responsable tout en bénéficiant d’une longueur d’avance en évitant d’investir dans des bâtiments au risque d’obsolescence élevé.
Santé, éducation : la facette sociale méconnue des SCPI
Cette approche éthique ne se limite pas à l’environnement : les enjeux sociaux sont eux aussi pris en compte. Les SCPI spécialisées dans le domaine de la santé connaissent ainsi un fort développement. Au point que certaines SCPI diversifiées sur les marchés des bureaux et des commerces opèrent désormais un virage pour se repositionner sur ce nouveau segment. Tel est le cas de la SCPI « Pierre Expansion », gérée par Fiducial Gérance, renommée « Pierre Expansion Santé » en décembre 2020 pour accompagner son développement vers le domaine des résidences de santé pour personnes âgées.
Les SCPI investies uniquement dans le secteur de la santé restent rares, mais elles existent. Parmi elles : Pierval Santé, gérée par Euryale AM. Le parc immobilier de cette SCPI se compose de cliniques, de centres d’analyses médicales et d’EHPAD. Dans une optique d’investissement social et solidaire, Euryale AM reverse par ailleurs 0,01% des montants investis dans ce fonds à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM). Depuis la création de Pierval Santé en 2014, ce sont ainsi plus de 100.000 euros qui ont été versés pour soutenir cette cause.
Enfin, certaines SCPI agrègent plusieurs enjeux complémentaires, comme la SCPI « Primovie » de Primonial REIM, qui cible la santé autant que l’éducation. Primovie investit dans les murs de crèches, d’établissements scolaires et d’EHPAD en participant ainsi au développement de ces structures. Outre sa forte utilité sociale, un tel placement présente l’avantage d’être « défensif » : l’exploitation de ces bâtiments s’avère très peu sensible aux cycles économiques.