C’est une première historique ! Au troisième trimestre 2018, les SCPI d’immobilier d’entreprise ont collecté le milliard qui leur manquait pour dépasser le seuil de 50 Md€ d’encours, selon les chiffres de l’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM).
La SCPI, ou « pierre-papier », est un placement immobilier qui permet d’investir sur des actifs fonciers sans aucun souci de gestion et de percevoir des loyers trimestriels.
Une taille toujours modeste relativement au secteur
Cette collecte dynamique risque-t-elle de pénaliser la recherche de biens et l’agilité dans la gestion ?
Le marché se compose d’environ 200 SCPI : le patrimoine moyen d’une SCPI est donc proche de 250 millions d’euros.
Comparons ce chiffre avec la capitalisation des sociétés foncières cotées en bourse : au moment de la rédaction de cet article, Unibail, premier groupe coté d’immobilier commercial européen, pèse environ 22 milliards d’euros, tandis que des plus petites foncières comme Klépierre ou Gecina pèsent environ 10 milliards d’euros.
Et il ne s’agit ici que de capitalisations boursières : le patrimoine brut de ces foncières est en général supérieur compte tenu du recours à l’endettement (Unibail possède près de 40 milliards d’euros de foncier).
Autrement dit, malgré leur forte croissance les SCPI représentent toujours une goutte d’eau dans le secteur immobilier.
En outre, l’encours moyen cache de fortes disparités. Si les mastodontes des SCPI dépassent les 2 milliards d’euros, de nombreuses SCPI pèsent moins de 100 millions d’euros, ce qui leur permet de s’intéresser à des biens de taille plus modeste boudés par les grands acteurs.
Une meilleure diversification géographique
Autre point marquant : la nouvelle collecte s’investit majoritairement en régions (42%) et à l’étranger (41%), surtout en Allemagne. Une rupture avec le « bureau parisien dans un immeuble haussmannien », qui a longtemps été le credo des SCPI !
Néanmoins, effet stock oblige, la France reste de loin le premier terrain de jeu des SCPI. La nouvelle collecte vient donc diversifier les actifs plutôt que redistribuer les cartes.
Des rendements bien supérieurs aux taux obligataires
Compte tenu des investissements réalisés, nous estimons que le rendement des SCPI devrait se maintenir entre 4 % et 4,50 % en 2018 et 2019. Un rendement généreux, surtout comparé aux taux obligataires, ce qui porte l’enthousiasme pour cette classe d’actifs.
Les SCPI sont plébiscitées par les investisseurs institutionnels et les retraités, mais elles peuvent également répondre aux besoins d’entreprises ou de holdings disposant d’un horizon long (8 ans minimum) et visant une optique de rente (distribution des revenus plutôt que capitalisation).
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