Les forêts font partie des « actifs réels » dans lesquels il est possible d’investir via des structures spécialisées (groupements forestiers). Le rendement provient notamment de la vente de bois, gérée de manière durable, et de la valorisation des parcelles.
Difficile, de nos jours, de trouver des actifs totalement décorrélés des marchés financiers. Les forêts font pourtant partie des solutions remplissant ce critère.
Comment investir dans une forêt ?
L’investissement forestier consiste à investir dans des structures spécialisées, appelées « groupements forestiers d’investissement » (GFI). Tout comme les SCPI en immobilier, ces entités se divisent en parts que les investisseurs peuvent acquérir et revendre ultérieurement. Les parts versent un dividende annuel issu de l’exploitation des forêts (coupe et vente de bois notamment, éventuels droits de chasse) et voient également leur valeur évoluer selon le prix de l’hectare.
Les groupements forestiers disposent d’un capital variable : de nouvelles parts sont créées lorsqu’un investisseur entre au capital. Leur liquidité à la revente peut être assurée par la rencontre de l’offre et de la demande (la sortie d’un investisseur est alors compensée par l’entrée d’un autre), par un volet de liquidités conservées au sein du GFI et par la possibilité, pour les gestionnaires, de revendre des parcelles de forêt pour rembourser les investisseurs si nécessaire. Cet investissement reste par nature relativement peu liquide : il est important de bien se renseigner sur les conditions de sortie d’un GFI avant d’y investir.
Quels rendements ?
Au cours des 25 dernières années, en France, le prix de l’hectare forestier a progressé de 3% par an en moyenne, totalisant une hausse de 96% entre 1997 et 2020 (source : Terres d’Europe-Scafr d’après Safer). En parallèle, les groupements forestiers ont servi des dividendes généralement situés entre 0 et 2% par an. On notera qu’en France, les prix à l’hectare sont restés stables lors de la tempête de 1999 et ont progressé de 4% en 2008 et 0,8% en 2009, malgré la récession économique due à la crise des subprimes. Cet investissement bénéficie donc de vertus défensives, bien que des écarts s’observent entre les régions et les types de forêts.
Actuellement, l’objectif de dividende annuel des GFI se situe autour de +1 à +1,5% par an, sans garantie (rendements irréguliers selon les années). L’espérance de revalorisation annuelle des parts se situe également autour de +1 à +1,5% par an à long terme, malgré la possibilité de fluctuations négatives certaines années en cas de baisse du prix de l’hectare. L’objectif de rendement brut total pour l’investisseur se situe donc autour de 2 à 3% par an.
Quels frais ? Quelle durée d’investissement ?
Les frais de souscription des parts de GFI sont élevés, de l’ordre de 10% du montant investi. En conséquence, comme pour les SCPI, il est nécessaire d’investir dans une optique de long terme, idéalement de 10 ans ou plus, notamment pour amortir les frais d’entrée. Du fait de cette contrainte, il est recommandé de ne consacrer qu’une proportion modérée de ses investissements à ce type de placement, dans une optique de diversification. On notera que les GFI peuvent offrir des intérêts fiscaux spécifiques après une détention d’au moins 5 ans.
Quels risques ?
L’investissement forestier est faiblement corrélé aux autres classes d’actifs, mais n’est pas exempt de risques. Les risques naturels (incendies, tempêtes) constituent une menace, mais peuvent toutefois être couverts par une assurance. Il faut également noter que l’investissement présente un risque de perte en capital (frais de souscription, recul du prix de l’hectare, etc).
Quels bénéfices environnementaux ?
L’investissement forestier constitue une solution responsable sur le plan environnemental : les forêts, situées en France, sont exploitées dans une optique durable (régénération des parcelles, suivi des normes européennes de la filière bois). On notera que cet investissement bénéficie, par nature, d’un excellent bilan carbone du fait que cette activité est par nature captatrice de CO2. Le bois issu de la coupe peut être vendu à des fins variées, allant de la construction de mobilier à la fabrication de pâte à papier.