Depuis 2014, les OPCVM monétaires européens étaient réputés pour leurs rendements négatifs et constituaient globalement un placement à fuir. Avec la remontée des taux de la BCE, ces fonds renouent désormais avec des rendements positifs et en forte croissance, pour un risque minime.
À quelque chose, malheur est bon. L’actuel durcissement des politiques monétaires pèse sur les perspectives de croissance et crée de la volatilité sur les marchés financiers, mais profite pleinement aux placements les plus sûrs.
Vers un retour du « taux sans risque » autour de 3%
Après deux hausses de taux de la BCE le 21 juillet (+50 points de base) et le 8 septembre (+75 points de base), le taux de facilité de dépôt des établissements bancaires auprès de la BCE est revenu à +0,75%, contre -0,50% il y a 3 mois. Or, de ce taux dépend indirectement la fixation de l’€STER et des taux Euribor, mais aussi la rémunération des fonds monétaires.
La BCE s’étant calée dans le sillon de la Fed en matière de hausse des taux, il ne fait aucun doute que la banque centrale annoncera de nouveaux tours de vis monétaires lors des prochaines réunions du 27 octobre et du 15 décembre. La Fed a quant à elle confirmé, mercredi 21 septembre, une nouvelle hausse de 75 points de base, portant ses taux directeurs entre 3 et 3,25%, leur plus haut niveau depuis janvier 2008.
Dans cette course au relèvement des taux, la rémunération du monétaire est vouée à croître à vive allure au cours des prochains mois. Les intervenants du marché en sont convaincus : le taux Euribor à 12 mois atteint désormais 2,3% et reflète donc l’anticipation de taux directeurs de la BCE autour de 3% d’ici un an.
Les placements prudents retrouvent de l’attrait
En somme, les OPCVM monétaires redeviennent des placement intéressants pour les investisseurs averses aux risques, tout comme d’autres solutions d’investissement jusqu’alors pénalisées par leurs faibles rendements.
Le compte à terme, notamment, retrouve un attrait certain dans le cadre d’une gestion de trésorerie à faible risque. Les rendements proposés par les établissements bancaires sur ce type de placement ont l’avantage d’être significativement supérieurs à ceux des OPCVM monétaires, tout en laissant aux investisseurs la possibilité de retirer leur capital en cas de besoin (liquidité à 32 jours). Du fait de leurs règles de fonctionnement, les comptes à terme permettent aux investisseurs de mettre à profit dès à présent les hausses de taux de la BCE anticipées par les marchés au cours des prochains mois ou prochaines années.
Pas de quoi combattre l’actuelle inflation française de 5,9%, certes, mais un bon moyen de s’assurer un rendement fixe appréciable dans une période chahutée sur les marchés financiers.
Une chose est sûre : en période de hausse des taux, les placements monétaires ou à échéance constituent de meilleures solutions que les fonds obligataires investis dans des titres de maturité longue, qui enregistrent quant à eux des replis notables depuis le début de l’année 2022. Dans le contexte actuel, le choix d’un placement monétaire ou l’ouverture d’un compte à terme permet également de mettre son capital à l’abri d’un risque de récession et des éventuels risques géopolitiques exacerbés par le conflit en Ukraine.