Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

Le High Yield, grand résistant du marché obligataire

Malgré sa réputation de segment obligataire « risqué », le High Yield, qui désigne le marché des
titres à haut rendement (notés de BB+ à C), se distingue régulièrement face au reste du marché
obligataire. Les titres cotés sur ce marché offrent des rendements de 6,5 à 7% par an en moyenne.

Il y a quelques années, les investisseurs européens étaient heureux de trouver sur le marché High
Yield des titres offrant des rendements de 2 à 3% par an, dans un contexte où les placements
obligataires les plus sûrs étaient soumis à des taux négatifs. De nos jours, l’intérêt est encore plus
grand : les investisseurs viennent chercher sur ce marché des titres dont le portage est souvent
compris entre 6 et 8% par an, avec un coupon moyen proche de 7% par an, hors risque de défaut et
hors effet des fluctuations du marché sur la valeur des titres 1 .

En comparaison, les titres d’entreprises « Investment Grade », rassemblant des émetteurs mieux
notés (entre AAA et BBB-), offrent actuellement des rendements de l’ordre de 3 à 4% par an. Les
titres d’État français offrent quant à eux des rendements situés entre 2,8 et 3,5% par an pour
l’ensemble des échéances comprises entre 1 et 30 ans.

Un segment de marché soutenu par l’amélioration de la conjoncture

Certes, les émetteurs du marché High Yield sont plus risqués, ce qui explique qu’ils empruntent à des
taux plus élevés. Pour autant, il ne s’agit pas d’un marché de « junk bonds », loin s’en faut. Le taux de
défaut est resté modéré sur ce marché au cours des 12 derniers mois, atteignant environ 4% en
Europe (Ukraine incluse) selon les données de Moody’s, malgré une conjoncture économique
morose. Désormais, les données économiques s’améliorent en Europe et Moody’s s’attend à une
baisse de ce taux de défaut à 3% au cours des 12 prochains mois.

Les émetteurs les plus fragiles étant également les plus faiblement notés, il est important de garder
en tête que la plupart de ces défauts peuvent être évités en s’exposant aux émetteurs les mieux
notés du segment High Yield. Rappelons également qu’en cas de difficultés, les créanciers d’une
entreprise restent toujours remboursés en priorité face à ses actionnaires : investir en obligations, y
compris High Yield, sera toujours moins risqué que d’acheter des actions du même émetteur.

Des titres de maturités courtes aux rendements attractifs

On notera que le segment High Yield européen se compose principalement de titres de maturités
courtes, de l’ordre de 3 ans en moyenne. Rares sont en effet les émetteurs de catégorie High Yield à
se financer sur des échéances supérieures à 5 ans. Pour les investisseurs souhaitant placer leur
trésorerie en bénéficiant d’un horizon prédéterminé, opter pour une part de titres High Yield peut
donc s’avérer judicieux pour diversifier ses placements en allant notamment chercher des
rendements plus élevés que ceux des comptes à terme, dont les taux sont actuellement dégressifs en
fonction des maturités. On notera que les titres High Yield offrent actuellement des rendements
susceptibles de faire fructifier un capital au-delà de la simple compensation de l’inflation.

L’important reste bien sûr de diversifier ses placements lorsque l’on s’intéresse au segment High
Yield, en investissant sur plusieurs émetteurs à la fois pour limiter le risque « idiosyncratique »
propre à chaque émetteur.


1 Source : Bloomberg, Yield to Matururity (YTM) de l’indice HE00 Index, mai 2024.