Depuis le 2 mai, les SCPI n’ont subi aucune baisse de prix. Ce mouvement devrait néanmoins
reprendre à l’issue de la campagne d’évaluation des actifs de mi-année demandée par l’AMF. La
collecte nette reste quant à elle positive, malgré des retraits toujours partiellement bloqués.
L’orage s’est calmé mais n’est pas terminé pour les SCPI. Après le fort ajustement du prix des parts
observé en 2023 et au T1 2024 (relire notre article d’avril à ce sujet), seules 3 SCPI (sur plus de 200
enregistrées en France) ont connu un ajustement de leur valeur au cours du T2 2024. Pour autant, le
mouvement n’est sans doute pas terminé.
L’immobilier de bureaux toujours en baisse
En cause : l’immobilier de bureaux francilien, qui compose souvent une part importante du
portefeuille des SCPI, continue de voir ses prix décliner. Selon les données du GIE Immostat, le prix au
m² des investissements en bureaux a reculé de 6,5% au cours du T2 2024 pour s’établir à 5 801€/m²,
soit une baisse de 23% sur un an. D’autres segments de marché (entrepôts logistiques, immobilier
résidentiel, etc) connaissent un recul plus modéré.
La baisse des prix de l’immobilier de bureaux s’explique notamment du fait qu’un certain nombre de
sociétés de gestion immobilières cherchent à céder des actifs dans la période actuelle, ce qui change
le rapport de force face aux acquéreurs. Par ailleurs, le niveau des taux d’intérêt continue de peser
sur la tendance : la perspective d’un assouplissement monétaire plus lent que prévu de la BCE s’est
traduite par une remontée des taux à moyen et long terme, pesant indirectement sur l’immobilier.
De nouveaux ajustements en perspective
Face à cette tendance baissière, l’AMF a demandé aux sociétés de gestion de SCPI de procéder à une
évaluation de leur parc immobilier à mi-année, de manière à s’assurer que la valeur des parts de SCPI
reste toujours dans la fourchette des +/- 10% autorisés face à la valeur intrinsèque des immeubles en
portefeuille (dite « valeur de reconstitution »). Du fait que plusieurs SCPI approchaient déjà de cette
limite des 10% lors de l’évaluation de fin 2023, une nouvelle vague d’ajustement des prix devrait
s’observer au cours de l’été ou à la rentrée.
Une collecte toujours solide
La question fondamentale reste de savoir si les prochains ajustements seront les derniers, avant une
reprise progressive de la tendance haussière. À en croire les chiffres de collecte, les investisseurs
restent optimistes sur cette question et continuent d’effectuer des « achats à bon compte ». Au
premier trimestre 2024, les SCPI ont en effet conservé une collecte nette positive, à +765 millions
d’euros. Rappelons que pendant la crise du Covid-19, tout comme en 2023, la collecte nette des SCPI
est restée positive à chaque trimestre, preuve d’une certaine confiance des investisseurs vis-à-vis
d’un placement réputé gagnant à long terme.
On notera néanmoins qu’à fin mars, 2,4 milliards d’euros en attente de retraits étaient toujours
« bloqués » selon les données de l’Aspim, dont près de 1 milliard d’euros sur la SCPI PFO2 de Perial
AM. Les quelques rares sociétés de gestion concernées par ces situations de blocage doivent d’abord
céder des biens immobiliers avant de pouvoir rembourser les investisseurs.
Des rendements toujours au rendez-vous
On notera enfin que les rendements proposés par les SCPI restent solides, avec un taux de
distribution de 1,13% au T1 2024 selon l’Aspim, soit un rendement annuel qui devrait de nouveau
atteindre autour de 4,5% cette année. L’une des forces de la classe d’actifs reste l’indexation des
loyers sur l’inflation : selon les données du GIE Immostat, les loyers des bureaux situés en Île-de-
France restaient globalement à leurs plus hauts niveaux historiques fin juin 2024, malgré la tendance
baissière des prix d’achat.