De nombreux investisseurs regrettent de ne pas s’être réexposés davantage aux marchés actions depuis le creux de septembre 2022, où le CAC 40 était tombé à 5.600 points environ. Est-ce désormais le moment de se rattraper ?
Le mouvement est discret, mais il est bien là. Depuis son pic du 21 avril 2023 à 7.577 points, le CAC 40 a perdu 7 à 8 % en revenant autour des 7.000 points à la mi-octobre. Même phénomène ailleurs en Europe, avec un DAX allemand en repli de 8% depuis son pic du 31 juillet.
Une conjoncture mitigée mais des profits au rendez-vous
Divers éléments ont en effet pesé sur la tendance des marchés au cours des derniers mois : hausse des taux, hausse du pétrole et aggravation des tensions géopolitiques notamment. La résurgence du conflit israélo-palestinien depuis le 7 octobre fait partie des points d’attention majeurs du moment.
La zone euro conserve par ailleurs une croissance atone (proche de 0%) et n’est pas à l’abri d’une prochaine entrée en récession. Autant de sujets de prudence pour les investisseurs.
Du côté des entreprises elles-mêmes, les perspectives restent en revanche très bonnes, avec une croissance toujours solide des résultats attendus sur l’ensemble de l’exercice 2023 et des communications globalement positives pour 2024. Au point que les niveaux de valorisation des marchés actions sont finalement revenus à des niveaux attractifs : les PER moyens (calculés en divisant les cours de bourses par les bénéfices d’entreprises attendus au cours des 12 prochains mois) se situent actuellement entre 11x et 12x pour l’ensemble des valeurs du Stoxx Europe 600, soit des niveaux légèrement inférieurs à leur moyenne historique. En 2021, ce ratio avait dépassé 18x, avant la nette correction des marchés actions observée de janvier à septembre 2022.
Des réactions épidermiques face aux mauvaises nouvelles
Pour autant, il est important de remarquer que les éventuelles déceptions face à ces attentes sont de nouveau lourdement sanctionnées sur les marchés. Depuis le début du mois d’octobre, certaines valeurs ont chuté en bourse à cause de « profit warnings » ou de résultats jugés décevants, à l’instar d’Alstom (-38% le 5 octobre), Euroapi (-59% le 10 octobre) ou encore LVMH (-6% le 11 octobre). La chute de 12% de Société Générale le 18 septembre, sanctionnant l’annonce d’un nouveau plan stratégique jugé timoré, reflétait déjà une certaine crispation.
Pour que les marchés poursuivent leur hausse, il faudra donc que les déceptions semblables restent très limitées au cours des prochains mois. D’autant plus que les bonnes nouvelles sont quant à elles fêtées plus modestement, le relèvement des objectifs de résultats de Publicis ayant par exemple déclenché une hausse du titre de seulement 4% le 12 octobre. À noter que la saison des résultats trimestriels battra son plein jusqu’au 15 novembre et sera à cet égard très intéressante à suivre pour juger de la capacité des marchés à gérer cette nervosité. À plus long terme, les actions pourraient bénéficier de la baisse des taux des banques centrales, permettant d’assouplir les conditions de financement des entreprises et de redonner davantage d’attrait aux marchés actions face aux marchés obligataires.
Pour les investisseurs, l’un des remèdes face au risque « idiosyncratique » (propre au parcours individuel de chaque entreprise) est de s’exposer aux marchés actions via des solutions d’investissement permettant de capter la tendance des marchés sans subir les affres d’un mauvais choix de stock picking. Une autre approche peut consister à s’exposer indirectement aux marchés actions via des produits structurés de type auto-calls, permettant d’encaisser un coupon fixe, y compris en cas de baisse momentanée du sous-jacent.