Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

Des taux à la croisée des chemins

Selon les anticipations de marché, les hausses de taux des banques centrales touchent à leur fin
et l’année 2024 devrait se traduire par le démarrage d’un nouveau cycle d’assouplissement
monétaire. Une situation très particulière, créatrice d’opportunités sur les marchés obligataires.

Avec des taux sans risque à 3,5% en Europe et des émissions obligataires High Yield dont les
coupons atteignent des niveaux deux fois plus élevés, nul doute que l’époque des taux négatifs est
désormais lointaine. Certes, en 2022, ces taux n’avaient pas permis de couvrir l’inflation, qui s’était
établie autour de 10% en zone euro. Pour autant, l’inflation rechute désormais rapidement
(atteignant désormais 4,5% en France selon les derniers chiffres de l’INSEE), tandis que les taux
restent encore élevés – une situation sans doute éphémère, dont il faut savoir tirer profit.

Inversion de la courbe des taux
Du fait que les investisseurs anticipent une baisse des taux des banques centrales à partir de 2024,
les taux courts (échéances de 0 à 1 an) sont plus élevés que les taux longs (7 à 10 ans). C’est la
fameuse « inversion de la courbe des taux ».

Ainsi, si l’on s’en tient aux obligations souveraines françaises, les rendements à maturité atteignent
3,6% à 1 an, 3,2% à 2 ans et 2,7% à 7 ans. Ensuite la courbe des taux retrouve une pente haussière,
avec des taux à 2,9% à 10 ans puis 3,2% à 20 ans. Aux États-Unis en revanche, la courbe est
totalement inversée, avec des taux à 5,3% à 1 an, 4,7% à 2 ans, 4,0% à 5 ans et 3,7% à 10 ans.

Investir en titres court terme permet donc de s’exposer aux taux les plus attractifs du segment
« sans risque », mais ces investissements seront par définition réalisés sur courte période. Cette
stratégie reste bien sûr pertinente pour une gestion de trésorerie au jour-le-jour. Pour les
directeurs financiers et gestionnaires disposant d’un horizon plus long, il reste préférable d’essayer
de « bloquer » des rendements confortables sur plus longue période. Sécuriser un rendement fixe
à 3 ans à travers un CAT ou une obligation de même échéance peut être pertinent.

À noter également qu’il est possible d’investir dans des titres obligataires de plus long terme, dont
les rendements sont certes moins élevés, mais susceptibles de couvrir le niveau d’inflation des
années à venir. Par ailleurs, ces titres sont par nature plus sensibles aux variations de taux du
marché : ainsi, leur valeur pourra monter significativement en cas de baisse des taux, tandis que les
obligations de court terme y seront peu sensibles.

Des primes de risque attrayantes
En parallèle des taux sans risque, il est également intéressant de s’intéresser à des segments de
marché plus risqués mais également mieux rémunérés.

Sans augmenter très significativement la prise de risque, il est possible de se tourner vers le
segment des obligations d’entreprises Investment Grade, offrant des spreads de crédit d’environ
150 points de base (+1,5%) face aux obligations souveraines. Un niveau suffisant pour obtenir des
rendements à terme situés entre 4 et 5% (variables selon les échéances et les emprunteurs) et ainsi
pouvoir compenser l’inflation dès à présent.

Le segment High Yield offre quant à lui des rendements nettement plus élevés, notamment depuis
l’écartement des spreads survenu en 2022. Les spreads du segment High Yield se situent toujours
autour de 450 points de base (+4,5%), donnant lieu à des rendements à maturité compris entre 7
et 8% brut par an en moyenne (données Bloomberg de l’indice BofAM-ML HE00). Le taux de défaut
sur le segment High Yield restant faible (2,7% sur les 12 derniers mois à fin mai selon Moody’s), les rendements nets espérés sont parmi les plus attractifs des marchés de taux européens, en contrepartie d’une prise de risque plus élevée.