Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

[Éditaux] Les hausses des taux sont-elles déjà terminées aux États-Unis ?

L’année 2019 débute et c’est toujours le calme plat sur les taux courts :

  • Eonia : -0,37%
  • Euribor 3 mois : -0,31%
  • Euribor 6 mois : -0,24%

L’obligation « benchmark » du Trésor Français à 10 ans s’échange à 0,66%, sans réel changement depuis des mois…

2018, une année agitée sur les actions

L’année 2018 a été la pire année pour les actions depuis 10 ans.
Le S&P500, l’indice large des valeurs américaines, a perdu 6,2%, tandis que le Stoxx 600 européen a cédé 13,2%.  L’indice MSCI All Countries World (ACWI) qui regroupe 47 marchés développés et émergents, a accusé une baisse de 11,18% en 2018.
Aucun endroit où se cacher sur les actions, aucune autre classe d’actifs pour jouer le rôle de valeur-refuge : même l’obligataire a réalisé une performance nulle en Europe, et négative aux US sur fond de craintes inflationnistes et de possible accélération du resserrement monétaire aux États-Unis.
La synchronisation de la croissance mondiale, garante d’une certaine résilience, s’est interrompue. Les situations sont devenues plus disparates : la stimulation budgétaire de Trump est parvenue à relancer encore une fois l’économie américaine que l’on croyait prête à prendre une respiration, les pays émergents ont décroché en début d’année avec des tensions monétaires en Argentine, Turquie, Brésil, Russie, tandis qu’en Europe, on cherche encore et toujours des réservoirs de croissance…
Le retrait progressif des liquidités excédentaires sur les marchés n’a sans doute rien arrangé, et la volatilité a repris un régime plus normal, après une longue période de compression.
Autrement dit, le régime de marché change. La complaisance est terminée et les investisseurs se montrent plus discriminants et plus prudents.
 
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Les Banques Centrales contraintes de suivre la tendance
Dans le précédent Éditaux, nous évoquions l’idée que les turbulences boursières qui surviendraient tôt ou tard à l’occasion d’un changement d’anticipations sur la croissance économique risquaient de compromettre la hausse des taux. Nous ne pensions pas que cela arriverait si tôt !
Toute l’année 2018, le marché s’est interrogé sur le rythme de hausse des taux américains, et particulièrement en 2019, l’année qui porte le plus d’incertitudes.
Que fera la Réserve Fédérale américaine, qui a déjà remonté les taux 4 fois en 2018, et qui continue de retirer les liquidités précédemment injectées ?
Les taux directeurs américains sont actuellement dans la fourchette 2,25%-2,50%. Ce graphe représente la manière dont, tout au long de l’année 2018, le marché a anticipé leur niveau fin 2019.

Il faut le lire verticalement. En octobre 2018, le vert et le violet prédominaient : le marché anticipait un niveau proche de 2,75%, soit deux hausses de taux en 2019.
En fin d’année 2018, c’est la couleur orange (2,25%-2,50%, soit le niveau actuel des taux) qui prend le dessus : le marché n’anticipe plus aucune hausse, mais la stabilité, voire une baisse (15% de probabilité).
(vous pouvez suivre ces données en temps réel sur https://www.cmegroup.com/trading/interest-rates/countdown-to-fomc.html).
Ce changement très brutal témoigne de l’absence de consensus sur le fameux taux « neutre », celui qui n’accélère ni ne freine la croissance.
Aujourd’hui, le marché anticipe donc une position très défensive de la Réserve Fédérale, qui se mettrait en position de gérer un repli de cycle économique.
Mais les anticipations changent extrêmement rapidement…

En Zone Euro, un pilotage toujours ardu

La Banque Centrale Européenne a achevé son programme de rachat de titres fin décembre. Depuis, elle ne fait que renouveler son stock, en rachetant des obligations au fur et à des tombées à échéance.
Face aux interrogations de marché sur la date de sortie des taux négatifs, elle dit procéder à un « inventaire » de ses outils monétaires, décrit « une situation fragile », faite d’une « nouvelle génération de risques », rappelle que « la normalisation prendra plusieurs années » et que « les conditions monétaires resteront accommodantes »…
Autrement dit, un biais extrêmement prudent, qui nous laisse supposer que les taux monétaires resteront négatifs toute l’année 2019 !
Pour 2019 : légère hausse en dents de scie sur les taux longs, stabilité des taux courts
Il y a un an, nous anticipions pour 2018 une légère hausse des taux longs, dans un marché en dents de scie. Les dents de scie étaient bien là, mais la légère hausse n’a pas eu lieu.
Pour 2019, ce sera probablement la même chose. Nous excluons toute forte remontée des taux, tant les vents averses sont violents. Le retrait programmé des programmes de liquidité de la BCE est certes un léger facteur de tension, mais il est totalement anticipé et la BCE ne nous semble pas à même d’en accélérer la sortie.
Quels placements de trésorerie entreprise privilégier ?
Si vous avez souscrit des comptes à terme progressifs en 2018, savourez ! Ils devraient vous permettre de creuser l’écart avec les taux monétaires. Leur progressivité est un atout majeur.
Sinon, il n’est pas trop tard pour en souscrire. Attention toutefois : les opportunités seront toujours là grâce aux besoins de refinancement bancaire, mais elles seront probablement plus rares. Il conviendra d’être réactif. Pour en profiter, faites le point dès maintenant avec votre spécialiste Pandat !
Si vous pouvez placer à un horizon de quelques années, vérifiez votre éligibilité au contrat de capitalisation pour accéder au fonds en euros.
Le fonds en euros rémunère près de 200 bp au-dessus de l’EONIA, et l’année 2019 pourrait marquer la fin des baisses des rendements grâce à une distribution accrue de réserves.
Compte à terme et fonds en euros sont deux produits « tout terrain », qui permettent d’obtenir un rendement supérieur aux taux monétaires sans faire de pari sur l’évolution du marché.
 
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