Les OPCVM monétaires ont longtemps été la solution de choix pour les trésoriers d’entreprise.
Aujourd’hui, ce produit est (à juste raison) boudé. Mais puisqu’un trésorier doit maîtriser toute la palette d’outils à sa disposition, rappelons les grands principes qui régissent son fonctionnement !
Qu’est-ce qu’un OPCVM ?
Les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) sont des portefeuilles de valeurs mobilières (actions, obligations, etc.) gérés par des professionnels, et détenus collectivement par des épargnants, particuliers ou institutionnels.
La différence entre OPCVM, SICAV et FCP est surtout juridique
Les financiers adorent les acronymes : lorsque l’on parle d’OPCVM, les termes SICAV et FCP sont rarement loin.
Les OPCVM désignent en effet une grande famille de produits financiers, dont les SICAV et FCP sont les formes les plus courantes. En réalité, cette distinction n’est pas très utile pour l’investisseur : elle désigne la structure juridique employée par le fonds pour gérer l’épargne.
Par abus de langage, les professionnels de la finance emploient donc indifféremment OPCVM, SICAV, FCP et fonds pour désigner ces supports de placement, et ne font la distinction que lorsque le sujet est de nature juridique.
Un moyen de déléguer la gestion
Un OPCVM est donc une structure qui permet la gestion collective : c’est un portefeuille d’actifs financiers (titres, créances…) découpé en parts individuelles, que les investisseurs peuvent acheter et vendre.
Le portefeuille est géré par une société de gestion (un gérant entouré d’une équipe d’analystes, de contrôleurs des risques…) disposant nécessairement d’un agrément. En France, les sociétés de gestion doivent être habilitées par l’AMF, l’Autorité des Marchés Financiers.
La valeur du portefeuille est calculée périodiquement (une fois par jour en général) et permet, une fois divisée par le nombre de parts, de déterminer la valeur d’une part : c’est la valeur liquidative.
Le gérant a pour objectif de faire progresser la valeur du portefeuille, donc la valeur liquidative.
Le rendement d’un placement en OPCVM n’est donc pas garanti : il dépend de la valeur des actifs sous-jacents, cotés sur les marchés financiers. Pour réaliser un gain, l’investisseur doit revendre ses parts à un cours supérieur à son cours d’achat.
À cet égard, un OPCVM diffère d’un placement tel qu’une obligation ou un compte à terme, ces derniers versant des intérêts prévisibles et contractuels.
Les frais de gestion
La société de gestion se rémunère par des frais de gestion : un pourcentage des encours, exprimé sous forme annuelle et prélevé quotidiennement sur le portefeuille de façon transparente, qui vient amputer le rendement final de l’investisseur. Dans certains cas, elle peut également toucher des commissions de surperformance si la performance du fonds dépasse un seuil prédéfini.
Les frais sont détaillés dans le DICI et le prospectus.
Comment choisir un OPCVM ?
Un OPCVM n’est qu’un réceptacle pour l’épargne. Le rendement et le risque dépendent surtout de la stratégie de gestion et des investissements sous-jacents.
Certains OPCVM auront une approche très prudente et chercheront avant tout à protéger le capital, tandis que d’autres prendront des risques à la recherche de rendements élevés ; certains auront une grande liberté d’action, d’autres devront rester proches d’un indice de référence…
Les documents indispensables
Tous ces éléments sont détaillés dans les documents importants que sont :
- le DICI (Document Clé d’Informations pour l’Investisseur) : un document de synthèse qui récapitule l’essentiel sur le fonds, et notamment un indicateur de risque standardisé sur une échelle de 1 à 7
- les derniers reportings de gestion
- le prospectus, document exhaustif sur le fonds
Il est crucial de consulter ces documents avant toute souscription. Ne vous référez pas aux performances passées pour savoir si un OPCVM vous convient !
Quels OPCVM pour le trésorier d’entreprise ?
Les trésoriers plébiscitent en général deux types d’OPCVM :
Les OPCVM monétaires
Leur priorité est de garantir la liquidité et la préservation du capital, le rendement passe au second plan.
Actuellement, puisque les taux monétaires sont négatifs, les performances des OPCVM monétaires sont quasiment nulles, souvent négatives (surtout après application des frais de gestion !). Le gérant ne peut faire de miracles dans cet environnement.
Les OPCVM obligataires
Ces OPCVM sont destinés aux investisseurs qui acceptent une part de volatilité en échange d’une espérance de rendement plus élevée. Ils sont investis sur le marché obligataires : il est alors important de comprendre la stratégie du gérant en terme de sélection de titres (maturité, risque, notation…) car le rendement et le risque en dépendent directement.
Si le rendement historique des OPCVM obligataire peut sembler élogieux – baisse des taux oblige – les belles performances ont peu de chance de se reproduire car les taux n’iront probablement pas plus bas.
Les comptes à terme comme alternative lorsque les taux sont bas
Plutôt que les OPCVM, les trésoriers continuent de plébisciter les comptes à terme, comme le rappellent chaque mois les enquêtes Rexecode sur la trésorerie des grandes entreprises et des ETI.
Les comptes à terme offrent des rendements intéressants, prévisibles, sans volatilité, avec des possibilités de sortie sans perte en capital.
Le rendement de l’obligataire avec la sécurité du monétaire, c’est possible grâce aux comptes à terme!