La dernière étude de l’ASPIM-IEIF (1) confirme le dynamisme des fonds immobiliers au premier semestre 2018. Cerise sur le gâteau : les rendements se tiennent !
La pierre-papier est devenue aux yeux de nombreux investisseurs une alternative possible à l’investissement obligataire pour placer des liquidités durables. Pour les sociétés de gestion, l’enjeu majeur est de réussir à investir cette collecte sans trop diluer le rendement.
La collecte n’a pas pénalisé la rentabilité
D’après le bilan publié par l’ASPIM, le pari est a été tenu au premier semestre 2018 : le taux moyen (annualisé) de distribution des SCPI s’est élevé à 4,4 %, un chiffre en ligne avec les 4,43 % observés à la même période en 2017. La forte collecte n’a pas donc pesé sur la rentabilité.
Bonne nouvelle pour l’avenir : la collecte se tasse. Après avoir collecté 6 Md€ en 2017, les SCPI ont bénéficié d’une collecte nette de 2,4 Md€ au premier semestre 2018. Un chiffre qui reste bien supérieur à sa moyenne des 10 dernières années (1,6 Md€ en moyenne au premier semestre) : les investisseurs apprécient la prime de risque immobilière particulièrement élevée. La prime de risque est l’écart entre le rendement d’un placement (4,4% ici) et le taux sans risque (actuellement négatif sur le court terme, proche de 0,7% à 10 ans).
SCPI : un profil de plus en plus européen
Enfin, les sociétés de gestion ont eu l’occasion de démontrer leur agilité. Pour éviter une concurrence frontale sur les mêmes biens, elles sont de plus en plus nombreuses à franchir les frontières. Ainsi, sur les 2,3 milliards d’euros investis au cours du premier semestre, 36% ont été investis à l’étranger, dont 45 % en Allemagne.
Les OPCI ne sont pas en reste
Le succès des SCPI s’accompagne également d’une forte demande pour les OPCI, format plus récent plébiscité par les institutionnels pour sa grande liquidité. La collecte des OPCI s’est élevée à 1,1 milliard d’euros au premier semestre, portant l’encours total de ces véhicules à 14 milliards (contre 53 milliards pour les SCPI). Au premier semestre, leur performance s’est élevée à 3,3 %, équitablement répartie entre le rendement courant et la revalorisation des parts.
La pierre-papier pour la trésorerie d’entreprise : une opportunité
S’il est bien connu du grand public, le format SCPI / OPCI est aussi pertinent pour une trésorerie d’entreprise ayant un horizon long terme.
Pour finir, rappelons que l’immobilier, qu’il soit physique ou « papier », n’est pas exempt de risques. Il présente un risque de baisse de valeur, notamment en cas de hausse brutale des taux. Cependant, ce risque est actuellement tempéré par la prime de risque élevée et par la protection contre l’inflation apportée par l’indexation des loyers.
(1) ASPIM :Association française des Sociétés de Placement Immobilier
IEIF : Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière