Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

Marchés : quelles perspectives d’ici la fin d’année ?

Après un été agité, marqué par une chute éclair des marchés actions début août, les places
financières ont retrouvé davantage de sérénité à l’approche de la rentrée. Entre préoccupations et
espoirs, à quoi peut-on s’attendre au cours des prochains mois ?

Occulté par les jeux olympiques de Paris, le « mini-krach » de l’été 2024 ne restera pas dans les
mémoires. Et pour cause : le mouvement n’a duré que trois jours. Début août, la publication de
données mitigées relatives à l’emploi américain a suffi à créer un raz-de-marée. Bien que le CAC 40
n’ait perdu « que » 6% au cours de ces 3 séances, la bourse du Japon a quant à elle connu son plus
fort recul historique en une journée avec une chute de 12,3% du Topix le 5 août. L’agitation du
marché japonais s’explique également par des raisons techniques liées à la parité dollar-yen, utilisée
dans des opérations d’arbitrages (« carry trade »). Malgré un rebond rapide des places financières,
cet épisode traduit une certaine nervosité de la part des investisseurs.

« Bad news is good news »

La crainte d’une détérioration de l’économie américaine est ainsi revenue sur le devant de la scène
en relançant le débat sur la possibilité que l’économie américaine se dirige vers une récession ou un
« soft landing ». Mais à quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. Après quelques jours de
panique, les investisseurs ont finalement vu le verre à moitié plein. Face à une conjoncture
américaine plus fragile, doublée d’une inflation en recul, les banques centrales devraient désormais
baisser leurs taux de manière plus franche, offrant davantage d’oxygène aux entreprises en matière
de financement. La baisse des taux pourrait également soutenir un rebond progressif du secteur
immobilier.
Il n’en fallait pas plus pour permettre à l’optimisme de revenir sur les marchés. Un optimisme qui
s’accompagne naturellement de quelques questions : à quel rythme la Fed et la BCE baisseront-elles
leurs taux directeurs ? Et jusqu’où l’inflation poursuivra-t-elle son repli ? Toute donnée permettant
d’apporter des éléments de réponse fera réagir les marchés au cours des prochains mois. Avec un
atout de taille : toute mauvaise nouvelle sur le plan économique pourra potentiellement être
compensée par la perspective d’une baisse plus rapide des taux des banques centrales.

L’inconnue (géo)politique

Parmi les inconnues de la fin de l’année se trouvent naturellement les sujets politiques. En France, la
formation d’un gouvernement sera scrutée de près par les milieux financiers, avec la gestion des
finances publiques en ligne de mire. Courant septembre, le pays doit présenter à la Commission
européenne un plan d’action pour réduire son déficit public et le marché souhaitera s’assurer que la
nouvelle équipe dirigeante s’y tiendra. À ce stade, les marchés conservent une certaine prudence :
l’écart de taux à 10 ans entre les obligations françaises et allemandes resté élevé, autour de 70
points de base, au même niveau qu’après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale.
L’enjeu électoral principal de la fin d’année restera bien sûr celui des présidentielles américaines.
Donald Trump et Kamala Harris restent au coude-à-coude dans les sondages. À noter que les milieux
d’affaires sont eux-mêmes divisés entre les deux camps : il se pourrait que l’issue de l’élection, quelle
qu’elle soit, laisse les marchés relativement indifférents. Un éventuel retour de Donald Trump au
pouvoir pourrait être perçu comme une situation « déjà vue ».

L’évolution des conflits internationaux restera enfin un sujet primordial. Le conflit israélo-palestinien,
tout comme la guerre en Ukraine, resteront assurément au cœur de l’actualité cet automne, sans
que l’on puisse anticiper leur évolution.