Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

Législatives françaises : un flou apprécié des marchés

Les marchés ont finalement bien digéré le résultat des législatives françaises. Les investisseurs
considèrent que l’absence de majorité absolue amènera chaque groupe parlementaire à faire des
concessions, repoussant le risque que la France entre en conflit avec la Commission européenne,
notamment en matière de dépense publique.

Un nouveau premier ministre parviendra-t-il à émerger des législatives françaises ? De quelles
marges de manœuvre disposera son gouvernement pour faire adopter ses réformes ? La nouvelle
Assemblée Nationale parviendra-t-elle à se mettre d’accord pour voter certains textes de loi ? Ces
questions restent aujourd’hui sans réponse évidente.

Des marchés sereins face à l’inconnu

Bien que les marchés financiers aient habituellement horreur de l’incertitude, le sentiment d’impasse
politique à l’issue du second tour n’a pas suscité de défiance chez les investisseurs.


Le CAC 40 est en effet resté peu volatil à l’issue des élections, avec une performance de +0,63% sur la
semaine du 8 au 12 juillet. On notera que l’indice français est resté légèrement en retrait face aux
autres indices européens, le Dax allemand ayant quant à lui progressé de +1,59%, le FTSE MIB italien
de +1,74% et l’Ibex 35 espagnol de +2,06%. La contre-performance du marché français reste
toutefois de faible ampleur face au décrochage observé du 10 au 14 juin, juste après l’annonce de la
dissolution de l’Assemblée Nationale.


Du côté des marchés obligataires, les « spreads » entre la France et l’Allemagne ont poursuivi leur
resserrement progressif après les résultats du second tour. Le différentiel de taux à 10 ans entre les
deux pays est désormais d’environ 65 points de base (au 12 juillet), après avoir bondi jusqu’à 80
points de base le 14 juin. Pour rappel, cet écart était initialement de 50 points de base le 7 juin.

Pas de grandes réformes en vue

Le scénario qui inquiétait les marchés était celui de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement au
programme politique eurosceptique et/ou dispendieux, dans un contexte où le déficit de la France,
supérieur à 5% par an, était déjà scruté de près par les investisseurs et la Commission européenne.


Or, l’absence de majorité absolue à l’Assemblée repousse la probabilité de voir des mesures fortes
être adoptées dans le courant des prochains mois. La formation d’un gouvernement de coalition
semble peu probable à ce stade : dès lors, toute réforme nécessiterait de longues tractations, et donc
d’importantes concessions, avant de pouvoir être validées par une majorité de députés.


Bien que l’attentisme convienne globalement aux marchés, cette situation a également ses limites,
car elle repousse par la même occasion l’éventualité de voir se former un gouvernement ayant là
cœur de faire revenir le déficit sous la barre des 3%. Le 11 juillet, Bruno Le Maire a annoncé des
économies supplémentaires à hauteur de 5 milliards d’euros pour l’année 2024, mais la prise en
compte de ces annonces semble désormais très incertaine, le gouvernement issu des élections
législatives de 2022 pouvant être remplacé d’un moment à l’autre en cas de désignation d’un
nouveau Premier ministre.