Il y a quelques années, l’investissement en Private Equity était principalement réservé aux investisseurs institutionnels et à la clientèle des banques privées. La démocratisation de cette classe d’actifs en fait désormais une solution de diversification beaucoup plus accessible.
Penser au non-coté (Private Equity) est encore loin d’être un réflexe lorsqu’il s’agit d’investir sa
trésorerie d’entreprise. Les directeurs financiers préfèrent généralement les placements prudents,
offrant si possible des rendements prévisibles et une liquidité importante. Pour autant, certaines
entreprises bénéficient d’un horizon de placement long et peuvent se tourner vers des classes
d’actifs plus risquées et/ou moins liquides pour aller chercher des rendement plus élevés à long
terme. Si le réflexe est alors de se tourner vers l’immobilier ou les marchés actions, le Private
Equity peut aussi faire partie des solutions à envisager.
L’entrée en vigueur de la loi Macron (2015) et de la loi PACTE (2019) ont en effet permis aux fonds
de Private Equity d’être désormais éligibles au sein des supports d’assurance-vie et, par extension,
au sein des contrats de capitalisation. Il est également possible d’investir au sein de fonds de
Private Equity sans avoir nécessairement recours à un contrat de capitalisation.
FCPR, FPCI, SLP : des formats de fonds spécifiques au Private Equity
La démocratisation de l’investissement en Private Equity est indissociable du développement de
fonds spécifiques. Parmi eux : les « Fonds Communs de Placements à Risques » (FCPR), les « Fonds
Professionnels de Capital Investissement » (FPCI), ou encore les « Sociétés de Libre Partenariat »
(SLP) apparues en 2015.
Ces fonds restent réservés à un public d’investisseurs avertis, même si les tickets d’entrée ont
nettement diminué ces dernières années. Notons que tous ces fonds comportent un risque de
perte en capital. La principale contrainte du Private Equity reste la durée de blocage des capitaux
investis : historiquement, cette durée pouvait atteindre 8 à 12 ans, même si de nos jours les
formats plus courts se sont multipliés (souvent de l’ordre de 3 à 7 ans). L’apparition d’unités de
compte en Private Equity a rebattu les cartes en offrant une plus grande liquidité aux investisseurs,
mais les retraits réalisés avant 5 années de détention peuvent donner lieu à l’application d’une
pénalité. Disposer d’un horizon de long terme reste donc indispensable pour que l’investissement
en Private Equity puisse pleinement porter ses fruits.
La philosophie du Private Equity : laisser le temps faire son œuvre
L’intérêt du Private Equity réside dans sa capacité à offrir des rendements potentiellement plus
élevés que ceux des actifs cotés en accompagnant des PME et des ETI dans un cycle complet de
développement. Le non-coté comporte également un intérêt particulier dans la période actuelle,
car il est l’une des rares classes d’actifs dont les rendements espérés peuvent compenser
l’inflation. La hausse des taux survenue en 2022 a par ailleurs eu tendance à faire retomber les
multiples de valorisation des entreprises acquises à travers ces fonds, ce qui permet désormais de
bénéficier de conditions plus avantageuses pour les nouveaux investisseurs.
Soulignons que contrairement aux actifs cotés, les performances de ce type d’investissement ne
peuvent pas être mesurées au jour-le-jour. Certains fonds présentent une valeur liquidative
bimensuelle qui reste indicative puisque la performance de l’investissement ne peut réellement
s’apprécier que lorsque les prises de participation sont revendues et permettent de déterminer le
rendement final de l’investissement.
On notera également qu’en-dehors des unités de compte, les fonds de Private Equity peuvent être
associés à un fonctionnement particulier. Certains fonds disposent d’une période de souscription
relativement courte (correspondant à une promesse d’engagement), suivie d’appels de capitaux
progressifs au fur et à mesure que les gestionnaires effectuent leurs investissements. Autre
particularité : lorsqu’un fonds de Private Equity est associé à une date de liquidation
(correspondant à la revente de l’ensemble des participations), il faut avoir en tête que cette date
n’est qu’indicative et peut être repoussée d’un à deux ans en fonction de la capacité de la société
de gestion à revendre l’ensemble des parts de sociétés qu’elle possède.
Les caractéristiques du non-coté présentent un intérêt certain en matière de diversification
d’actifs. Par ailleurs, la démocratisation de cette classe d’actifs et ses perspectives de rendement
peuvent justifier d’y avoir recours dans une optique de diversification pour les investisseurs
disposant de l’horizon de placement adéquat.