Les comptes à terme offrent actuellement des rendements substantiels pour toutes les échéances disponibles. Pour les entreprises à la recherche de placements prudents, il est temps d’en profiter pour « figer » des rendements attractifs et se prémunir contre une éventuelle rechute des taux.
Alors qu’elles ont longtemps été confrontées à des taux bas voire négatifs, les entreprises souhaitant faire fructifier leur trésorerie à un taux attractif ont désormais l’embarras du choix. Comme évoqué au cours des derniers mois, les fonds monétaires ont retrouvé de l’attractivité avec des rendements qui devraient atteindre 3% en 2023. Les marchés obligataires, dont les performances restent imprévisibles, offrent quant à eux des opportunités intéressantes après une année 2022 difficile.
Parmi les autres possibilités qui s’offrent aux entreprises se trouvent bien sûr les comptes à terme (CAT), dont l’avantage est d’offrir un rendement fixe pour une période prédéterminée. Une bonne manière, en somme, de dégager un rendement stable dans une conjoncture instable. Actuellement, les offres de CAT à 3-5 ans s’avèrent particulièrement intéressantes car elles permettent aux entreprises de « figer » des rendements élevés sur longue période, contrairement aux fonds monétaires, dont les rendements pourraient progressivement retomber au cours des années à venir après un pic en 2023.
Les marchés anticipent une baisse des taux de la BCE
Dans le monde des « taux sans risque », tout dépend en effet des taux de la BCE. La banque centrale a de nouveau relevé ses taux de 50 points de base le 2 février et prévoit une hausse équivalente en mars, ce qui amènerait son taux de dépôt à 3%, donc des rendements semblables sur le marché monétaire. Cette dynamique pourrait néanmoins s’inverser par la suite.
Les marchés anticipent que le taux de dépôt de la BCE culminera à 3,5% à la mi-2023, avant de se replier autour de 2,5% en 2024 puis 2% en 2025. Notons que tout au long de l’année 2022, ces anticipations ont été révisées à la hausse, mais que depuis le début d’année 2023, le mouvement tend à s’inverser. Les investisseurs anticipent en effet une inflexion dans la politique monétaire de la BCE, avec une stabilisation progressive de ses taux directeurs, puis l’entrée dans une phase d’assouplissement monétaire.
On notera à ce sujet que Christine Lagarde a annoncé le 2 février une « évaluation de la trajectoire de la politique monétaire » de la BCE après le mois de mars, un signal interprété par les marchés comme la pré-annonce d’un arrêt des hausses de taux d’ici la fin du premier semestre. Notons qu’à ce stade, la BCE conserve un discours « dur » contre l’inflation, et affiche sa détermination à poursuivre le relèvement de ses taux directeurs. Les marchés anticipent néanmoins un revirement compte tenu des perspectives de rechute de l’inflation liées à la modération des prix de l’énergie.
Face à ces perspectives, les placements de moyen-long terme à rendement fixe retrouvent à l’évidence une certaine pertinence pour sécuriser des rendements élevés au-delà de l’année 2023.