À quelques semaines de la fin d’année, le CAC 40 affiche une progression annuelle proche de 0%, accumulant un fort retard face à l’Euro Stoxx 50 (+10,0%), au S&P 500 (+27,7%) ou au Nasdaq (+32,3%). Les tensions politiques n’en sont que l’une des raisons.
Tout avait bien commencé cette année pour le CAC 40. Après avoir inscrit plusieurs records au cours des premiers mois de l’année, l’indice phare de la bourse de Paris a atteint jusqu’à 8.259 points le 5 mai, affichant alors une progression de 9,5% depuis le 31 décembre.
L’indice a néanmoins décroché face à la moyenne européenne à partir du 10 juin, au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale. Les marchés n’étaient pas préparés à cette éventualité, survenue peu de temps après une dégradation de la note de la France par Fitch et S&P pour cause de déficit excessif. Depuis, le CAC 40 n’est jamais revenu à son niveau du 7 juin, tandis que la plupart des autres indices ont poursuivi leur ascension, notamment aux États-Unis.
Certaines valeurs très pénalisées
Les turbulences politiques françaises n’expliquent pas tout. Les difficultés de l’indice s’expliquent également pour des raisons de composition sectorielle. On connaît la forte dépendance du CAC 40 au secteur du luxe qui, cette année, s’est retrouvé sous pression. À la clôture du 6 décembre, Kering perdait 40% depuis le début de l’année, pénalisé par la baisse des ventes de sa marque Gucci, L’Oréal perdait 23% et LVMH 14%. Seul Hermès s’affichait encore en hausse (+17%).
Même problème du côté du secteur bancaire : fondé sur le modèle de la banque universelle multi-métiers, le secteur financier français bénéficie moins des taux élevés que les autres banques européennes, davantage axées sur le crédit, qui ont quant à elles globalement renoué avec leurs bénéfices de l’avant-2008. Ainsi, alors que l’indice des banques européennes (SX7E) gagne 23% depuis le début de l’année, Société Générale ne gagne que 8%, Crédit Agricole 1% et BNP Paribas perd 6%.
À noter enfin la contre-performance de la technologie française : à titre d’exemple, alors que Nvidia, valeur associée au développement de l’intelligence artificielle, gagne 187% depuis le début de l’année aux États-Unis, STMicroelectronics perd pour sa part 44% en France sur la même période.
Une solution : s’exposer aux actions via des produits structurés
Pour certains, ces contre-performances seront synonymes d’achats à bon compte. Pour d’autres il s’agira de la confirmation que seule la « tech » américaine constitue une valeur sûre. Attention toutefois : les valeurs américaines s’échangent désormais sur des ratios cours/bénéfices très élevés. Nvidia s’échange ainsi 55 fois ses bénéfices, Apple 40 fois, Amazon 47 fois, Tesla 95 fois (données Investing.com). À comparer au PER de Stellantis, tombé à seulement 3x !
Une façon plus sereine d’aborder le marché consiste à recourir aux produits structurés. À la clé : la possibilité de mettre à profit une période de « coup de mou » sur un titre ou un indice, en touchant un coupon fixe pendant cette période. Tel est le principe des « autocalls », qui existent sous différents formats. On retiendra surtout la protection partielle du capital associée à ces produits. À noter également l’intérêt des autocalls dégressifs, qui peuvent permettre à l’investisseur d’engranger des coupons réguliers qui viendront s’ajouter au remboursement intégral de sa mise initiale, même si le sous-jacent sur lequel est construit ce produit financier ne retrouve jamais son cours initial.
Si l’année 2024 n’aura donc guère été profitable aux détenteurs d’actions française, sans doute l’aura-t-elle été davantage aux détenteurs de produits structurés liés au cours de ces actions.